lundi 18 avril 2011

Gros-Câlin

S'il y a une chose qui me vexe, c'est qu'on dise du mal de mon habitat. J'en fais le plus grand cas. Chaque chose, chaque objet, meubles, cendrier, pipe, est un ami durable. Je les retrouve chaque soir à la même place où je les ai laissés, et c'est une certitude. Je peux compter dessus à coup sûr. C'est une angoisse en moins. Le fauteuil, le lit, la chaise, avec une place pour moi au milieu, et quand j'appuie sur le bouton, la lumière se fait, tout s'éclaire.

J'ai quand même hésité un moment, à cause de ma faiblesse. On ne sait pas assez que la faiblesse est une force extraordinaire et qu'il est très difficile de lui résister. Et je ne voulais pas non plus être pris pour une espèce d'égoïste qui ne s'intéresse qu'à son python. Dans le même ordre d'idées, je ne suis pas non plus le genre de mec qui irait donner à Jésus-Christ le prix Nobel de littérature. Et ma température est, aussi étrange que cela puisse paraître, 36°6, alors que je sens quelque chose comme 5° au-dessous de zéro. Je pense que ce manque de chaleur pourra être remédié un jour par la découverte de nouvelles sources d'énergie indépendantes des Arabes, et que la science ayant réponse à tout, il suffira de se brancher sur une prise de courant pour se sentir aimé.