mardi 8 janvier 2013

On n'apprend pas à un vieux singe





A force de parler de far west. J'ai dû me jeter un mauvais sort il y a fort fort longtemps.
Finalement, on aura eu que des printemps. Les autres saisons ne se sont jamais intéressées à nous. Oui c'est vrai je suis de mauvaise foi, c'est plutôt moi qui me suis désintéressée d'elles. Je le reconnais. C'est aussi ça être un cow-boy. Pas de chichis avec la vérité. Pas de chichis tout court. Sans foi ni loi, tout ça tout ça.  Inutile par ailleurs d'évoquer l'aspect immoral des choses, nous savons déjà tout ça. Nous sommes moins idiots que nous n'en avons l'air.
Mais sur une note positive, celui qui est encore debout c'est moi. Le flingue, il est dans ma main, fermement enserré il fume encore et il me brûle la chair(qui est triste, hélas) et les larmes montent mais pas grave je le lâche pas. Je le lâche pas. J'ai compris. Tu mords la poussière. Et je suis debout. Et tu mords la poussière. Rien d'autre n'a d'importance que ce moment. Tu ne te rends pas compte, les coups du sort ça n'existe pas en fait. Voilà ce que j'ai compris de ces 3 secondes et demi. La pénombre, la lumière du dehors à travers les vitres en verre fumé. On  nous distingue à peine. Personne n'entend ce qui se trame. Personne ne peut savoir que j'ai gagné. Tu gémis et j'ai gagné. Parce qu'il fallait juste que tu te rendes compte, il fallait juste que tu comprennes, que tout ça n'a aucune importance. Il fallait que tu comprennes qu'on est faits du même bois (constrictor parce qu'on se tue un peu comme ça et c'est bien et y'en aura jamais un pour rattraper l'autre).
Printemps, à nous deux maintenant.